卤牛肉用什么部位| 安之若素什么意思| 7月16日什么星座| swisse是什么药| 尿潴留是什么原因引起的| 什么的讲| prn是什么医嘱| 扫兴是什么意思| NT是检查什么| 白夜是什么意思| 为什么手会发麻| 中国的全称是什么| 一片冰心在玉壶的冰心是什么意思| 拉条子是什么意思| 跖疣长什么样| 肤浅是什么意思| 纤支镜检查是用来查什么的| 诺如病毒吃什么药好得快一点| 小海绵的真名叫什么| 驴血是什么颜色| 大腿根疼是什么原因| hpv感染是什么意思| 面红耳赤是什么意思| 疯狂动物城闪电是什么动物| 大名鼎鼎是什么意思| 打嗝不停是什么原因| 9k金是什么意思| 要强的女人是什么性格| 夏天能干什么| 杨梅有什么功效与作用| 繁花似锦是什么意思| 手发胀是什么原因造成的| 柳仙是什么仙| 呃逆吃什么药| ygk是什么牌子| 牛乳是什么| 日加匀念什么| 肝脂肪浸润是什么意思| 梦见捡金首饰是什么意思| mir是什么检查| bys是什么药| 口干是什么病的前兆| 四月十八是什么星座| 深圳到香港需要办理什么手续| 什么食物可以降血糖| 7月7日是什么日子| 5.20是什么星座| 什么的海底| 球蛋白适合什么人打| 什么面料不容易皱| 子宫内膜炎症有什么症状| 格力空调睡眠模式1234什么意思| 女生什么时候是排卵期| 公园里有什么有什么还有什么| 子宫糜烂用什么药| abs是什么材质| 警惕是什么意思| 去乙酰毛花苷又叫什么| 抖s什么意思| 大便为什么不成形| 请问支气管炎吃什么药最有效| 胃肠感冒吃什么药| 尿酸高能吃什么肉| balenciaga什么品牌| 睡眠不好会引起什么症状| 不显山不露水是什么意思| 世俗是什么意思| 眼睛肿痛什么原因| 绊倒是什么意思| 血糖仪h1是什么意思| 替拉依是什么药| 高压低是什么原因引起的| 歆是什么意思| 男人梦见猫是什么意思| 射精出血吃什么药最好| 头左边痛是什么原因| 汽车空调不制冷是什么原因| ci是什么意思| 羊配什么生肖最好| 什么的清香| 断桥是什么意思| 查幽门螺杆菌挂什么科| 丹毒是什么病| 取保候审是什么意思还会判刑吗| 百草霜是什么| 章子怡是什么脸型| 食邑万户是什么意思| 吃黑木耳有什么好处| 坤沙酒是什么意思| 高密度灶是什么意思| 一什么黑板| 摔纹皮是什么皮| 内疚是什么意思| 7月15日是什么星座| 恨铁不成钢是什么意思| 肺纤维化有什么症状| 医院康复科是干什么的| 女性查hpv挂什么科| 张纯如为什么自杀| 梦见摘杏子是什么意思| 以纯属于什么档次| 猫怕什么气味| 腋下有疙瘩是什么原因| 心绞痛吃什么药| 梦见钓了好多鱼是什么意思| 起薪是什么意思| 什么叫染色体| 急的什么| 带状疱疹后遗神经痛挂什么科| 什么食物降火| 鬼一般找什么人压床| 未成年改名字需要什么手续| 什么人不能喝牛奶| 淋巴结稍大是什么意思| 普洱茶适合什么季节喝| 腰椎退行性变是什么意思| 臭虫长什么样子图片| 泰五行属什么| 什么阻力| 早上起床口苦口干是什么原因| 二氧化碳高是什么原因| 甲状腺功能亢进症是什么病| 鼻炎不能吃什么食物| 什么饮料解渴| 网监是干什么的| 咳嗽有白痰一直不好是什么原因| 口苦口干是什么原因造成的| 水云间什么意思| 李逵代表什么生肖| 前庭神经炎挂什么科| 什么人容易得白肺病| 红领巾的含义是什么| 撕脱性骨折什么意思| 姨妈期间可以吃什么水果| 什么是预防医学| 西瓜有什么好处| 摩羯座什么时候| 十月十日是什么星座| 脖子右侧疼是什么原因| 柔顺剂有什么用| 嘴边起水泡是什么原因| 什么节日吃汤圆| 耳蜗是什么| 意念是什么意思| 头痛用什么药好| 游击战是什么意思| 升是什么意思| 宽慰是什么意思| 翻身是什么意思| 身份证穿什么衣服| 走四方是什么生肖| 玻尿酸面膜有什么功效| 猿是什么动物| 心电图异常q波是什么意思| hpv52阳性是什么意思| 日行千里是什么生肖| 人中龙凤下一句是什么| 血管堵塞用什么药| 双脚发热是什么原因| 做牛排需要什么调料| 血脂高不能吃什么| 吃什么可以让奶水增多| 夏天梦见下雪是什么意思| 1月24日什么星座| 转氨酶偏高是什么意思| 眼睛干涩发痒用什么药| 犹太人为什么聪明| 做梦梦到鱼是什么意思| 羽五行属什么| 人为什么会中暑| 儿童肚子痛挂什么科| 钟爱一生是什么意思| 10月15日是什么星座| 尿酸高是什么病| 微信为什么加不了好友| 930是什么意思| 儿童感冒挂什么科| 92年的属什么生肖| abs是什么材质| c蛋白反应高是什么原因| 天外有天人外有人是什么意思| 睾丸变小了是什么原因| cba什么意思| 826是什么意思| hpv什么病| 吃什么能变胖| 什么时候三伏天| 李逵属什么生肖| 均可是什么意思| 四月是什么月| 肝区回声密集是什么意思| 宫寒有什么症状| 中指尖麻木是什么原因| 贫血吃什么比较好| 处子之身是什么意思| 外阴瘙痒用什么药膏好| 已佚是什么意思| 5月28日是什么星座| 湿气太重吃什么药| 右膝关节退行性变是什么意思| 堂号是什么意思| 1月2日什么星座| 指甲变形是什么原因| 吃什么食物补铁| imax是什么| 肖像是什么意思| 四月十八是什么星座| 什么是植物神经| 左耳烫代表什么预兆| 脑供血不足有什么危害| salomon是什么牌子| 人参片泡水喝有什么功效和作用| 放荡不羁爱自由什么意思| 雷锋代表什么生肖| 牛奶为什么能解辣| 白头翁是什么动物| 神经官能症有什么症状表现| 人体最大的免疫器官是什么| 翠色是什么颜色| 什么的海风| 卡介苗是预防什么的| 青光眼是什么原因引起的| 血管瘤挂什么科比较好| 没必要什么意思| 郫县豆瓣酱能做什么菜| 什么品牌的床好| 星期天左眼皮跳是什么预兆| 白兰地是属于什么酒| 上火嗓子疼吃什么药| 孕妇梦见棺材是什么征兆| 缩量横盘意味着什么| 三色线分别代表什么| lxy是什么意思| 用神是什么意思| 高反吃什么药| 后背发麻是什么原因| 一什么地毯| 肾虚是什么症状| 帝王蟹什么季节吃最好| 什么病会导致不来月经| 梦见捡到钱是什么征兆| 乳臭未干是什么意思| 嗜血综合症是什么病| 食禄痣是什么意思| 疯狂动物城闪电是什么动物| 青稞面是什么| 日昳是什么意思| 鹿的部首是什么| 公道自在人心是什么意思| 补中益气丸适合什么人吃| 胸前骨头疼是什么原因| bl是什么单位| 慢性咽炎是什么症状| 青菜炒什么好吃| 什么叫应届毕业生| 蛋黄吃多了有什么坏处| 扁桃体为什么会发炎| 遂成大学的遂是什么意思| 月经前腰疼是什么原因| 怀孕什么时候可以同房| 四不伤害是指什么| 恐龙为什么会灭绝| 范畴的意思是什么| 女朋友生日送什么礼物| 百度Aller au contenu

[南京] "一年生,二年熟"Singto&Krist 南京粉丝见面会

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Robert Schumann
Description de cette image, également commentée ci-après
Robert Schumann, Vienne, 1839.
Lithographie de Josef Kriehuber.

Naissance
Zwickau (royaume de Saxe)
Décès (à 46 ans)
Endenich (royaume de Prusse)
Activité principale Compositeur, pianiste
Style Romantisme
Activités annexes Critique musical
Ma?tres Friedrich Wieck
Conjoint Clara Wieck-Schumann

?uvres principales

Robert Schumann (/??o?.b??t ??u?.man/), né le à Zwickau et mort le à Endenich (aujourd'hui un quartier de Bonn), est un compositeur et pianiste allemand. Sa musique s'inscrit dans le mouvement romantique, qui domine au début du XIXe siècle une Europe en pleine mutation. Compositeur littéraire par excellence, Schumann et sa musique illustrent une composante du romantique passionné. Il est le mari de Clara Schumann, pianiste et également compositrice.

Maison natale (photo de 2005).
August Schumann, père de Robert Schumann.

Né le , à Zwickau, ville du royaume de Saxe, Robert Schumann est le cinquième et dernier enfant d'August Schumann (1773-1826), libraire, éditeur, mais aussi écrivain et de Christiane Schnabel (1767-1836). Il avait quatre frères et s?ur : Eduard (1799-1839), Carl (1801-1849), Julius (1805-1833) et Emilia (1796-1825).

August Schumann se fit remarquer par la publication entre autres d'une série consacrée aux classiques anglais, fran?ais, italiens et espagnols en langue originale et en traduction. En particulier, il traduit et introduit en Allemagne Byron et Walter Scott. Il est lui-même un sturm und dranger ?[1].

Son fils Robert effectue sa scolarité dans une école privée puis au lycée de Zwickau, où il apprend le latin, le grec et le fran?ais. Il re?oit ses premiers cours de piano de l'organiste de la cathédrale, Johann Gottfried Kuntsch. Il participe à plusieurs concerts. Son père l'emmène entendre Moscheles à Karlsbad : Robert est tout enthousiasmé et veut un piano[2]. Robert Schumann s'intéresse beaucoup à la littérature, écrit des textes dans le style de Jean-Paul Richter (plus connu sous le nom de Jean Paul) comme Divers écrits de Robert de la Mulde ou Soirées de Juin et jours de Juillet[3].

Il commence à composer relativement t?t. Le musée Schumann de Zwickau conserve sa première ?uvre intitulée – en fran?ais – ? Le psaume cent-cinquantième ?, composée en 1822. En 1825, sa s?ur a?née Emilia se suicide[4]. Peu après, son père meurt en 1826. En 1828, après avoir obtenu son Abitur (certificat de maturité, fin d'études secondaires), le jeune Robert va, sur décision de sa mère et de son tuteur, étudier le droit à l'université de Leipzig.

Leipzig, qui compte à l'époque 41 000 habitants, est la deuxième ville de Saxe après Dresde, la capitale. C'est la ville des foires internationales, et aussi la ville du livre et des éditeurs (Brockhaus, Reclam, Breitkopf & H?rtel, ces derniers publient également de la musique). L'orchestre du Gewandhaus donne des concerts de très haut niveau, loin de ce que Schumann a pu conna?tre jusqu'alors. Bien qu'il s'en défende dans ses lettres à sa mère, Schumann est peu assidu dans ses études et fréquente plut?t les sociétés musicales et philosophiques de la ville.

C'est dans ces salons qu'il rencontrera le facteur de pianos Friedrich Wieck. Wieck, ambitieux et apre au gain, avait mis au point une nouvelle méthode d'apprentissage du piano. Il comptait de nombreux élèves, au premier rang desquels sa fille Clara, née en 1819, qu'il formait pour être l'une des enfants prodiges les plus brillantes de son temps : elle para?t en concert au Gewandhaus pour la première fois à l'age de 9 ans, en , et avait déjà publié ses quatre polonaises demeurées célèbres, entre l'age de 9 et 11 ans.

Robert, qui a 18 ans, décide de devenir l'élève de Wieck et prend des cours de piano, d'harmonie et de contrepoint. Il compose entre autres des polonaises pour piano à quatre mains et des lieder[5].

à Paques 1829, il décide de s'installer à Heidelberg pour bénéficier de son climat culturel, et mettre de l'ordre dans ses études. Il en profite pour entreprendre, en ao?t et septembre, un voyage en Suisse, mais aussi en Italie, destination obligée des intellectuels allemands de l'époque. Il est impressionné par le théatre de la Scala, mais moins par la musique qu'on y joue, notamment celle de Gioacchino Rossini. Le , il confie par lettre à sa mère sa résolution de se consacrer à la musique. Il a 20 ans.

Les débuts : piano et premières amours

[modifier | modifier le code]
Friedrich Wieck. Père de Clara Wieck.
Asch en 1825.

Wieck rassure Christiane Schumann en lui promettant de faire de son fils ? en trois ans l'un des plus grands pianistes vivants, plus spirituel et chaleureux que Hummel, plus grandiose que Moscheles ?[6], et Schumann emménage pour un temps chez son professeur. Il travaille avec acharnement mais se plaint déjà de ? douleurs infinies dans le bras ?[7]. Bient?t, il se plaindra d'une paralysie de la main droite qui le contraindra à abandonner la carrière de virtuose, sans grands remords il est vrai.

La ? paralysie ? de Schumann n'a pas encore été tirée au clair. Le compositeur lui-même l'a attribuée à un appareil de son invention pour stimuler la dextérité. Cet appareil, dont nous n'avons aucune description (Schumann l'appelle Cigarrenmechanik[8]), peut avoir occasionné une tendinite qu'il traite avec des bains et des compresses, puis par homéopathie[9]. Par la suite, Schumann ne se servira pas de son index droit pour jouer au piano, et non du majeur ou de l'annulaire qui lui posaient des problèmes en 1830. Le problème peut être éventuellement d? au traitement d'une maladie vénérienne (cf. infra) ou à une dystonie, semblable à celle dont a souffert le pianiste Leon Fleisher[10].

à cette époque (1831-1832), il a une liaison avec une certaine Christel Mc Garten, à qui il donnera le surnom de ? Charitas ?. Il contracte auprès d'elle une infection vénérienne, qui lui fera dire le ? En 1831 j'ai été infecté syphilitiquement et traité à l'arsenic ?[11]. La syphilis serait-elle la cause de son déclin ultérieur, aboutissant au stade de paralysie générale? L'hypothèse a été maintes fois avancée, mais il faut la relativiser car, à l'époque, on ne faisait pas clairement la distinction entre les maladies vénériennes. Schumann lui-même note dans son journal : ? des douleurs qui me mordent et me rongent […] un lion entier qui me déchire ?[12]. Or, le chancre syphilitique est indolore.

Il publie ses premières ?uvres, pour piano : Variations sur le nom d'Abegg op. 1, Papillons op. 2, études d'après des caprices de Paganini op. 3.

Les tendances de Schumann à l'hypocondrie et à la dépression seront accentuées par la mort de sa belle-s?ur Rosalie, puis de son frère Julius, et enfin par l'épidémie de choléra qui sévit en Allemagne au cours de l'année 1833.

Le , il lance la Neue Zeitschrift für Musik, revue – qui existe toujours – où il part en guerre contre les ? philistins ?, gardiens d'un ordre musical rétrograde. Y interviennent les membres des ? Compagnons de David ? (Davidsbund), société fictive où l'on retrouve entre autres Friedrich Wieck (ma?tre Raro), sa fille Clara (Zilia) et Schumann lui-même, dédoublé en Eusebius, rêveur introverti, et Florestan, passionné et combatif. Dans les Davidsbündlert?nze op. 6 (? danses des compagnons de David ?) et dans les Fantasiestücke opus 12, il met en scène les personnages de cette comédie. L'introverti et peu loquace Schumann se révèle un critique musical brillant, alternant l'humour, le sarcasme, l'éloge. Ses articles sur Schubert, Berlioz, Chopin… restent des modèles de critique poétique, d'autres comme ceux qu'il écrit sur Meyerbeer, sont d'une ironie et d'une virulence rares.

En 1834, Schumann se fiance avec Ernestine von Fricken, fille d'un riche baron de Bohême et élève de Friedrich Wieck. Les fian?ailles seront rompues en moins d'un an — entre autres parce qu'Ernestine, fille adoptive, ne peut prétendre à l'héritage – mais cet épisode nous vaut deux grandes ?uvres. Le Carnaval, op. 9 fait référence à la ville d'Ernestine, Asch ; la séquence A-Es-C-H (la—mi bémoldo–si) détermine la première partie, As-C-H (la bémoldo — si) est intégrée dans la seconde. Ernestine elle-même est évoquée sous le nom d’Estrella, et Clara Wieck sous celui de Chiarina. L'?uvre se termine par la marche des Davidsbündler contre les philistins. Une marche analogue conclut les études symphoniques, op. 13, variations sur un thème du baron von Fricken, le père d'Ernestine.

Robert Schumann et Clara Wieck

[modifier | modifier le code]
Clara Wieck à seize ans.

Entre-temps Clara Wieck, la petite fille d'autrefois, est devenue une jeune femme reconnue et adulée. L'admiration de la jeune fille pour le ? cher Monsieur Schumann ? et l'affection de Robert pour la jeune pianiste se transforment peu à peu en passion, et le premier baiser est échangé fin [13]. Les années qui suivent voient s'épanouir une romance. Alors que Schumann, dans ses écrits et ses compositions, prend plaisir à faire intervenir l'imaginaire dans le réel (les Davidsbündler sont traités comme des personnes réelles ; Eusebius et Florestan apparaissent tant?t comme auteurs tant?t comme compositeurs), dans la vie des deux jeunes gens la réalité prend l'apparence de la fiction : un grand roman d'amour romantique. N'y manquent ni les lettres enflammées, ni les baisers volés, ni les serments passionnés. N'y manquent pas non plus les épreuves à surmonter. En effet, Friedrich Wieck voit d'un mauvais ?il une liaison qui pourrait compromettre la carrière de sa fille, d'autant plus que Robert n'a pas de revenu assuré et fréquente assid?ment les auberges. Wieck interdit aux amoureux de se voir, éloigne Clara à Dresde, l'emmène ou l'envoie en tournée dans toute l'Allemagne, à Vienne, à Prague… Belle occasion pour échanger une correspondance abondante où Schumann et Clara peuvent déployer leur talent d'écrivains.

Clara Wieck avant le mariage.

Le , Schumann demande officiellement la main de Clara et essuie un refus brutal. La correspondance continue, Wieck a recours au chantage affectif, à l'intrigue, à la calomnie. Tout cela ne fait qu'intensifier le roman d'amour. Cette période est reflétée dans de nouvelles grandes ?uvres pour piano. Dans la Fantaisie op. 17 (appelée initialement Clara-Fantasie) dont Schumann voulait employer les revenus pour contribuer à l'érection d'un monument à Beethoven, il cite le cycle de lieder à la Bien-aimée lointaine de ce dernier ; les Kreisleriana mêlent hommage à E. T. A. Hoffmann et architecture élaborée où interviennent des sentiments contrastés.

Puisque Wieck ne veut consentir à un mariage que si le couple vit en dehors de la Saxe, Robert part pour Vienne en où Clara est déjà une Kammervirtuosin. Il tente d'y établir sa revue musicale, mais capitule devant la censure de Metternich et de son chef de police Sedlnitzky. Il rentre à Leipzig en . Mais il aura toutefois pu rencontrer Ferdinand Schubert, le frère de Franz Schubert, qui lui confie divers manuscrits schubertiens, ainsi qu'une copie de la Grande Symphonie en ut majeur. Schumann sera l'artisan de la première exécution de la symphonie par le Gewandhaus de Leipzig dirigé par Felix Mendelssohn et lui consacrera un article enthousiaste dans la Neue Zeitschrift für Musik. La découverte de la Symphonie en ut représente une étape importante dans le développement de la symphonie romantique. Elle permet en quelque sorte de sortir de l'impasse beethovenienne et ouvre de nouvelles voies que Schumann sera le premier à parcourir.

à l'automne 1839, à Paris, Clara (défendue par son avocat) et Robert portent plainte contre Wieck pour refus de consentement de mariage. Schumann parvient à convaincre le tribunal de la solidité de ses finances, présente des certificats de moralité et le titre de docteur que l'université d'Iéna lui a conféré le . Le jugement favorable est rendu le et le mariage a lieu à Sch?nefeld le , la veille du vingt-et-unième anniversaire de Clara. Celle-ci étant mineure le jour du mariage, Robert peut disposer de ses biens[14]. En , Wieck sera condamné dans le procès en diffamation que Schumann lui a intenté.

à cette époque Schumann est très actif pour la propagation de la musique contemporaine dans ses écrits. Il noue des liens d'amitié avec Mendelssohn, rencontre Frédéric Chopin en et Franz Liszt en 1837.

Les années de Leipzig : Lieder, premières compositions orchestrales

[modifier | modifier le code]
Clara et Robert Schumann.
Felix Mendelssohn en 1846.

L'année 1840 voit le début d'une nouvelle phase créatrice pour Schumann avec la composition de cent trente huit lieder. Alors que ses compositions précédentes pour piano étaient peuplées de son seul imaginaire, il s'ouvre à l'imaginaire des poètes. La perspective du mariage avec Clara élargit sa fantaisie créatrice et le voyage à Vienne l'a mis en contact direct avec la création de Schubert. En outre, ses compositions pour le piano n'ont pas été un énorme succès commercial et les lieder promettent des rentrées plus importantes. Ceci donne Myrthen op. 25, recueil de 26 lieder sur des textes d'auteurs divers qu'il mettra dans la corbeille de noces de Clara, les Liederkreis, op. 24 sur des textes de Heine, op. 35 sur des textes de Justinus Kerner, op. 39 sur des textes d'Eichendorff, L'Amour et la Vie d'une femme sur des textes de Chamisso op. 42, Les Amours du poète sur des textes de Heine, op. 48… Le Liederfrühling, op. 37 sur des textes de Rückert comprendra quatre lieder composés par Clara.

Le couple s'installe dans sa vie conjugale. Robert compose, effectue le travail d'éditeur de sa revue (il écrit des critiques, entretient un réseau de correspondants en Allemagne et à l'étranger, dirige la publication). En 1843, il enseigne au conservatoire de Leipzig, créé par Mendelssohn. Clara s'occupe du foyer, parfait sa culture générale négligée durant ses années d'enfant prodige en lisant Goethe, Shakespeare, Jean Paul, étudie les ?uvres de Bach, Beethoven, Chopin et bien s?r de Schumann. Elle réalise les réductions pour piano de ses ?uvres orchestrales, compose quelques pièces pour piano. Les Schumann font salon, organisent des concerts et des lectures, re?oivent…

En 1841, Schumann écrit sa première symphonie, la Symphonie du printemps, op. 38, qui sera créée par Felix Mendelssohn à la direction de l'Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, l’Ouverture, Scherzo et Finale pour orchestre op. 52, une Fantaisie pour piano et orchestre qui, quatre années plus tard, sera complétée de deux mouvements pour devenir le Concerto pour piano, op. 54, une symphonie en mineur qui, réorchestrée, deviendra la Quatrième Symphonie, op. 120.

Si 1841 était consacrée à l'orchestre, il aborde la musique de chambre en 1842. De cette année-là datent les Trois quatuors à cordes, op. 41, dédiés à Mendelssohn, le Quintette avec piano op. 44, le Quatuor avec piano, op. 47. En 1843 il compose Le Paradis et la Péri op. 50, oratorio profane pour soli, ch?ur et orchestre d'après la légende hindoue Lalla Rookh de Thomas Moore qui sera de son vivant, avec sa première symphonie, son plus grand succès[15]. La première à Leipzig le est aussi la première apparition de Schumann en tant que chef d'orchestre. C'est un succès, bien que le compositeur myope et peu autoritaire ait du mal à contr?ler l'orchestre. La soprano Livia Frege écrit à Clara ? Si seulement votre cher mari pouvait se décider à quereller un peu et à réclamer une plus grande attention, cela irait certainement plus facilement ?[16]. Après la première de Dresde Friedrich Wieck, impressionné, propose la réconciliation.

Clara réduit son activité de concertiste. Elle effectue tout de même des tournées, en Allemagne du Nord accompagnée par Robert puis seule au Danemark en 1842, en Bohême… Bien que les revenus du compositeur Schumann augmentent sensiblement, les dépenses sont grandes et les tournées aident à renflouer les caisses. En , les Schumann partent pour une tournée de quatre mois en Russie. Schumann y trouve le moyen de satisfaire sa curiosité intellectuelle mais considère dégradant son r?le de ? mari de la pianiste ?. En outre sa santé empire. Il est sujet à des phobies, des crises d'angoisse, des vertiges, qui s'accentuent au cours des voyages.

Au retour de Russie les sympt?mes s'aggravent et à l'automne 1844, il sombre dans une profonde dépression[17], accompagnée des sympt?mes déjà connus et d'un acouphène qui reviendra par la suite.

Les années de Dresde

[modifier | modifier le code]
Dresde vers 1850.
Robert et Clara Schumann
en 1847.

La succession de Mendelssohn à la tête du Gewandhaus de Leipzig est confiée au compositeur danois Niels Wilhelm Gade, en dépit des aspirations de Schumann. Il se sépare de la Neue Zeitschrift für Musik et le couple décide de s'installer à Dresde, où il emménage le . Clara dispose maintenant d'un salon de musique à elle où elle peut répéter sans déranger Robert. Il reprend, conjointement avec Clara, l'étude de Bach.

Bien qu'elle soit capitale du royaume de Saxe et, en dépit de sa riche architecture baroque, Dresde est, comparée à Leipzig, une ville provinciale sur le plan culturel. Elle n'a même pas de salle de concert permanente. On y organise des concerts privés, on se rencontre entre artistes. Richard Wagner, qui avait cherché à se faire conna?tre du critique influent de Leipzig, est un interlocuteur fréquent, particulièrement en politique[18]. La santé de Schumann s'améliore mais reste fragile. Sa popularité de compositeur s'accro?t, même en dehors de l'Allemagne. En 1848 Le Paradis et la Péri sera joué à New York[19].

Il accompagne Clara dans des tournées à Vienne, à Berlin, en 1846, mais elle ne rencontre plus ses succès d'enfant prodige. En 1847 la mort de Félix Mendelssohn est un choc. En , la révolution de 1848 atteint Dresde. La famille Schumann quitte la ville de manière rocambolesque et se réfugie jusqu'à la mi-juin à Kreischa. En Ferdinand Hiller qui était parti de Dresde pour Düsseldorf en 1847, part pour Cologne et propose Schumann comme son successeur.

à Dresde, Schumann compose des fugues et des pièces pour piano à pédalier, mais aussi des ch?urs pour l'ensemble qu'il reprend d'Hiller en 1847. Il termine en 1845 son Concerto pour piano, op. 54, compose en 1846 sa Deuxième Symphonie en ut majeur, op. 61, son Premier Trio, op. 63 en 1847.

1848 voit l'achèvement de son unique opéra, Genoveva, qui ne remportera qu'un succès d'estime, et de Manfred, mélodrame pour voix parlée, ch?ur et orchestre d'après le poème de Byron.

1849 est l'occasion d'une nouvelle explosion créatrice dans tous les genres: lieder, musique pour piano, musique de chambre, ensembles vocaux, ch?urs. Cette année-là, l'Allemagne célèbre le centenaire de Goethe ; c'est pour Schumann l'occasion de terminer ses Scènes de Faust[20] commencées en 1844. La révolution se verra évoquée par les Marches, op. 76.

Quatre de leurs enfants sont nés à Dresde. Schumann s'intéresse aussi aux enfants dans ses compositions avec l’Album pour la jeunesse, op. 68 (qui contient entre autres le Gai laboureur), l'Album de lieder pour la jeunesse, op. 79 (composé pendant la révolution) et Douze pièces à quatre mains pour petits et grands enfants, op. 85.

L'apogée et le crépuscule

[modifier | modifier le code]
Robert Schumann, d'après un daguerréotype de 1850.
Johannes Brahms vers 1853.
L'asile d'Endenich aujourd'hui.

La proposition de Düsseldorf offre à Schumann le prestige d'une position de Generalmusikdirektor et un revenu annuel de 750 thalers. Pour Clara c'est la perspective de reprendre une activité régulière de concertiste.

Pour la ville c'est la perspective d'engager un compositeur célèbre, et aussi d'avoir ? deux artistes pour le prix d'un ?. Les Schumann emménagent le .

La ville fait un accueil chaleureux aux deux musiciens et les débuts de Robert Schumann à la tête de l'orchestre sont concluants dans sa première saison où a lieu, le , la brillante première de sa troisième symphonie, la Symphonie ? Rhénane ?, op. 97, mais son peu d'aptitude à la direction d'orchestre va vite amener une situation de conflit. Il manque d'autorité, sa battue est peu claire, il s'exprime d'une voix faible et peu intelligible, les répétitions l'épuisent et il doit les interrompre fréquemment. Malgré le soutien de Clara Schumann qui tente de pallier ses défaillances, Schumann a de plus en plus de mal à diriger un orchestre avec un ch?ur composé en grande partie d'amateurs et qui, livrés à eux-mêmes, entrent en quasi-rébellion.

Les critiques enflent. à l'été de 1852 ses troubles le reprennent, l'acouphène revient, et il doit laisser la baguette à son assistant Tausch jusqu'en décembre. Le festival de Rhénanie, qui se tient en à Düsseldorf, et pour lequel Schumann doit partager la baguette avec son prédécesseur Hiller et Tausch, est un succès mitigé. Il dirige sa Quatrième Symphonie avec succès mais le clou du festival est le concert Beethoven dirigé par Hiller avec en soliste le jeune virtuose Joseph Joachim qui deviendra un ami du couple Schumann.

Les troubles le reprennent l'été suivant, accentués de douleurs rhumatismales et de lombalgie. En ao?t apparaissent des troubles de la parole. Le Johannes Brahms se présente aux Schumann et leur joue ses premières compositions. Ils l'accueillent avec enthousiasme. En octobre Schumann compose les Contes, op. 132, pour clarinette, alto et piano et les Chants de l'aube, op. 133 pour piano. Le la première de la Fantaisie pour violon, op. 131 avec Joachim en soliste est le dernier concert qu'il dirige à Düsseldorf[21]. à la proposition de ne diriger que ses propres ?uvres et de laisser le reste à Tausch, Schumann répond par un ? ultimatum ? qui correspond de facto à une démission, laquelle ne deviendra effective qu'en .

Une tournée Schumann/Schumann en Hollande est un succès. En les Schumann retrouvent Joachim et Brahms à Hanovre. De retour à Düsseldorf, son acouphène le reprend et le tourne en hallucinations acoustiques. Dans ses hallucinations il entend un thème qu'il note et sur lequel il compose les Variations des esprits (Geistervariationen) les jours suivants. Le 27, il sort de chez lui, en pantoufles, et, après avoir traversé Düsseldorf sous la pluie, se jette dans le Rhin. Clara se réfugie avec ses enfants chez une amie et le Robert est conduit à l'asile du Dr Richarz à Endenich, près de Bonn, dont il ne sortira plus.

Pendant l'été 1854 il se repose, lit, effectue de nombreuses promenades à pied dans les environs en compagnie d'un gardien. Il attend en vain des nouvelles de Clara qui ne lui communique même pas la naissance de son fils Felix le . Elle lui écrit une première lettre en septembre.

Durant la période suivante son état s'améliore. Il re?oit des visites, de Brahms, de Joachim, de Bettina von Arnim. Jusqu'en il entretient une correspondance abondante et s'occupe de l'édition de ses ?uvres, compose des accompagnements de piano pour les Caprices de Niccolò Paganini, un prélude de choral et d'autres ?uvres qui seront détruites par la suite. Après sa visite à Robert en , Bettina écrit à Clara que selon elle le compositeur a été atteint seulement d'une ? crise nerveuse ? et qu'on doit le sortir au plus t?t de l'asile.

Tombe de Robert et Clara Schumann
au vieux cimetière de Bonn.

Clara rencontre alors le Dr Richarz et lui expose qu'il n'est pas question de faire rentrer un Robert ? à demi-guéri ? à la maison. Le déclin de celui-ci s'accentue lorsqu'il se rend compte qu'il n'a plus d'espoir de sortir. Il écrit sa dernière lettre à Clara le . à partir du printemps 1856 il refuse la nourriture. Les 16 et il br?le les lettres de Clara et d'autres papiers personnels. Le , Robert est mourant. Clara se décide finalement à le revoir. ? Il me sourit, écrira-t-elle, et d'un grand effort m'enserra dans ses bras. Et je ne donnerais pas cette étreinte pour tous les trésors du monde ?. Le , dans l'après-midi, Robert Schumann meurt des suites d'une cachexie.

Descendance

[modifier | modifier le code]
Les enfants Schumann en 1854. De gauche à droite : Ludwig, Marie, Felix (au centre), Elise, Ferdinand et Eugenie.

Robert et Clara Schumann ont eu huit enfants :

  • Marie (1841-1929), assistante de sa mère dans ses tournées de concerts et son activité pédagogique. Elle supervisera la biographie de Clara par Bertold Litzmann, exer?ant une censure tatillonne[22]. Elle passera la fin de sa vie à Interlaken où elle est inhumée ;
  • élise (1843-1928), professeur de piano à Francfort. Elle se marie en 1877 avec le négociant Louis Sommerhoff avec qui elle aura quatre enfants. Le couple émigre aux états-Unis puis retourne à Francfort six ans plus tard. Elle meurt à Haarlem ;
  • Julie (1845-1872), retient l'attention de Johannes Brahms. Tuberculeuse, elle part se soigner dans le Sud où elle rencontre et épouse en 1869 le comte italien Vittorio Amadeo Marmorito di Radicati (au grand désespoir de Brahms qui écrira sa Rhapsodie pour voix d'alto, ch?ur d'hommes et orchestre à la suite de cette déception amoureuse). Après avoir mis au monde deux fils, elle meurt à Paris lors de sa troisième grossesse. Elle repose à la 71ième division du cimetière du Père-Lachaise ;
  • Emil (1846-1847), décédé en bas age ;
  • Ludwig (1848-1899), accumule les retards scolaires et les échecs en apprentissage. Après une crise nerveuse en 1870, on lui diagnostique une faiblesse de la vue et une maladie de la moelle épinière. Clara le fait interner à l'asile d'aliénés de Colditz où il mourra aveugle ;
  • Ferdinand (1849-1891), bon pianiste amateur, devient employé de banque à Berlin. Il épouse contre l'avis de sa mère Antonie Deutsch avec qui il aura sept enfants. Après des crises de rhumatismes aigu?s il devient dépendant de la morphine. Sous le couvert d'un soutien financier, Clara arrache ses enfants à leur mère et les disperse[23] ;
  • Eugénie (1851-1938), passe son enfance dans divers pensionnats puis rejoint sa mère et sa s?ur Marie. En 1893 elle émigre à Londres avec sa compagne, la soprano Marie Fillunger. Elles rentrent en Suisse en 1914. Eugenie publie ses souvenirs en 1925 et une biographie de son père en 1931. Elle est enterrée à Interlaken avec sa s?ur Marie et Marie Fillunger ;
  • Felix (1854-1879), n'a pas connu son père puisqu'il na?t alors que Robert est déjà à Endenich. Il tente malgré l'avis de Clara une carrière de musicien puis de poète. Il meurt de la tuberculose. Brahms composera des lieder sur trois de ses poèmes.

Le ? cas Schumann ?

[modifier | modifier le code]

La perspective historique

[modifier | modifier le code]

Bien que la vie de Schumann soit extrêmement bien documentée, la postérité l'a per?ue dans une perspective distordue. Le premier biographe, Josef von Wasielewski, violoniste leipzigois ami du compositeur et un temps premier violon à Düsseldorf, a effectué un bon travail[24] mais Clara l'a empêché de rencontrer Robert à Endenich. Au fil du temps, trois filtres ont été mis en place :

  • Clara Schumann a publié la correspondance de jeunesse en supprimant certains passages révélateurs[25]. Elle a rédigé son journal en pensant à la postérité et ne s'est pas privée d'y inscrire certains événements après coup, comme les journées de . Elle a fait dispara?tre certains documents et même des compositions comme les cinq romances pour violoncelle et piano composées en 1853[26].
  • Marie Schumann a supervisé la biographie de sa mère par Bertold Litzmann. Elle a caviardé des lettres, restreint l'usage du journal de Clara qu'elle a détruit par la suite, et contr?lé toute la rédaction. Son influence est aussi sensible dans la biographie de Schumann écrite par sa s?ur Eugenie (qui avait trois ans lors du transfert de son père à Endenich).
  • Wolfgang Boetticher, qui a publié en 1942 Robert Schumann in seinen Schriften und Briefen (? R. S. dans ses écrits et sa correspondance ?)[27], était membre du parti national-socialiste puis des Waffen-SS et chef de la musikpolitische Verbindungsstelle du bureau Rosenberg, laquelle a certifié que Boetticher a ? examiné tout le dossier Schumann dans l'optique de nos principes idéologiques ?[28]. Or Boetticher, mort en 2002, a été considéré comme une autorité sur Schumann, bien après la période nazie.

Les nouvelles publications

[modifier | modifier le code]

Les documents originaux ont été publiés il y a relativement peu de temps.

  • les journaux de Schumann sont disponibles en totalité depuis 1987[29] dans une édition critique réalisée par Georg Eismann et Gerd Neuhaus ;
  • l'édition critique de la correspondance de Schumann sous l'égide de la Société Schumann de Zwickau est en cours (8 volumes parus en 2010)[30] ;
  • la correspondance de Robert et Clara Schumann est disponible depuis 2001[31] dans une édition critique réalisée par Eva Weissweiler ;
  • le procès-verbal d'autopsie a été publié pour la première fois dans son intégralité en 1986[32] ;
  • le Journal de maladie de Schumann, établi par les docteurs Richarz et Peters à Endenich est disponible intégralement depuis 2006[33] dans une édition critique sous la direction de Bernhard Appel.

Personnalité

[modifier | modifier le code]
Signature de Schumann.

Bien des descriptions de la personnalité et de la maladie de Schumann dans des ouvrages anciens sont obsolètes, voire orientées.

Schumann, qui s'exprimait brillamment par écrit, était un médiocre orateur. Il était taciturne et s'exprimait d'une voix faible, voire inintelligible. Sa réaction à l'offense (ou ce qu'il percevait comme telle) était souvent de se lever et de quitter les lieux sans un mot.

Ses écrits révèlent un être cultivé, intelligent, perspicace, résolument ennemi de la médiocrité mais ouvert aux idées nouvelles et dépourvu de jalousie. Sa forte sensibilité tendait facilement à s'exacerber ; il était enclin à l'hypocondrie et souffrait de nombreuses phobies (des lieux élevés, des clés, des objets coupants, des h?pitaux psychiatriques…). Sa tendance appuyée à la mélancolie n'excluait pas l'humour qui chez lui pouvait être sec ou tendre, cinglant ou bienveillant. Introverti, il réagissait aux situations de tension nerveuse par la somatisation ou l'alcoolisme[34].

La maladie de Schumann

[modifier | modifier le code]
gravure : Endenich
Maison de santé située à Endenich, près de Bonn (aujourd'hui un quartier de la ville), où fut soigné le compositeur du 4 mars 1854 au 29 juillet 1856, jour de sa mort.

Elle fait toujours l'objet de nombreuses spéculations. La description par Clara des événements de a été écrite plusieurs mois après les faits. La tentative de suicide n'est attestée par aucun témoin direct (le violoniste Rupert Becker qui l'a racontée n'était pas présent à Düsseldorf ce jour-là) et n'est pas mentionnée dans les journaux de l'époque. La seule chose attestée est qu'il a quitté les lieux quand son médecin, le docteur Hasenclever, est allé parler directement à Clara sans passer le voir. Le psychiatre Uwe Peters est arrivé à la conclusion que Schumann aurait eu une crise de delirium tremens[35],[36].

Le fait qu'il soit allé volontairement à Endenich prête aussi à discussion. Sa phobie des institutions psychiatriques est attestée à plusieurs reprises et il a agressé physiquement ses gardiens à l'arrivée. Clara a toujours prétendu que les médecins s'opposaient à ce qu'elle rende visite à son mari. Cette interdiction n'est attestée nulle part ; au contraire, le docteur Richarz d'Endenich considérait le ? contact des malades avec leur famille et d'autres personnes de leur entourage comme très salutaire ?[37]. Clara a contr?lé la correspondance de son mari pendant son internement et exercé un droit de contr?le sur les visites.

Richarz, qui souffrait lui-même de troubles de l'ou?e, n'était pas le plus à même de comprendre la psychologie de Schumann. Il recherchait systématiquement des signes de dérangement mental, par exemple lorsque Schumann lui demande ? si Düsseldorf existe encore ? après être resté des mois sans nouvelles des siens, ou lorsqu'il entend de la musique ? dans sa tête ?, ce que Richarz interprète comme des hallucinations, ce qui suffisait à l'époque pour le maintenir enfermé.

Après la mort de Robert Schumann, Richarz a émis l'hypothèse de la syphilis, hypothèse soutenue tacitement par Clara Schumann et encore répandue de nos jours. Le procès-verbal d'autopsie ne vient pas à l'appui de cette hypothèse, ni le fait que Schumann n'a pas souffert de troubles de la mémoire et que son écriture ne s'est pas dégradée. Concernant son état mental, différents sympt?mes observables par les écrits du personnel de santé de l'époque ainsi qu'à travers ses correspondances appuient la théorie du trouble bipolaire. Le psychanalyste Udo Rauchfleisch conclura après sa mort à une psychose schizo?de[38]. Une autre position est représentée par Uwe Peters qui, après étude des documents disponibles, émet l'hypothèse[39] que Schumann n'était atteint d'aucune maladie mentale, bien qu'il ait été meurtri par sa relation devenue conflictuelle avec Clara, corroborant ainsi le jugement et la conviction de Bettina von Arnim.

Le dossier reste donc sujet à de nombreuses controverses.

Instruments

[modifier | modifier le code]

L'un des instruments les plus connus dont jouait Robert Schumann était le piano à queue de Conrad Graf - un cadeau du facteur de piano à l'occasion du mariage de Robert et Clara en 1839[40]. Cet instrument se trouvait dans l'atelier de Schumann à Düsseldorf et fut plus tard donné par Clara Schumann à Johannes Brahms. Après avoir changé de logement, il a été re?u par la Gesellschaft der Musikfreunde et peut maintenant être vu au Kunsthistorisches Museum de Vienne[41].

Robert Schumann laisse un catalogue de 268 ?uvres.

Buste de Robert Schumann.

Robert Schumann a abordé, avec un succès divers, presque tous les genres de son époque. Sa création est un point culminant du romantisme en musique, qui se caractérise par l'importance donnée à la subjectivité, en opposition avec l'universalisme de la période classique. Il est, après Schubert et avant Brahms, l'un des ma?tres du lied, un genre romantique prisé dans les pays germaniques. Il assouplit les règles des formes classiques, ou s'en affranchit dans ses pièces courtes, mais au lieu de faire exploser le cadre et de tendre vers l'inflation des dimensions, comme ses successeurs romantiques ou post-romantiques, il évolue progressivement vers des formes plus resserrées, annon?ant en cela l'impressionnisme de la musique fran?aise de la fin du siècle.

Musique pour piano

[modifier | modifier le code]

Sa musique pour piano d'avant 1840 combine avec originalité l'influence de Schubert (les cycles de danses, les variations, la Wandererfantasie), des compositeurs virtuoses (Hummel, Ignaz Moscheles) et de la littérature (la Commedia dell'arte, E. T. A. Hoffmann, Jean Paul). Il s'éloigne des formes classiques – il ne compose que trois sonates et celles-ci sont peu orthodoxes sur le plan formel – et crée ses propres formes (Fantaisie op. 17, Humoreske op. 20, Carnaval de Vienne op. 26), accomplissant ainsi la mutation commencée par Beethoven et Schubert du classicisme vers le romantisme, tout en conservant le principe d'une ?uvre en plusieurs mouvements qui lui permet de juxtaposer des pièces de caractère très contrasté. Il s'inscrit dans l'esthétique romantique, celle de Chopin ou de Liszt, avec les pièces de caractère que sont l’Arabesque op. 18, les Novellettes op. 21 ou les Fantasiestücke opus 12, où l'on retrouve l'univers onirique de Hoffmann.

La poésie présente dans ces pièces se retrouve, approfondie, dans les pièces pour piano de la deuxième période (1845-1854). La virtuosité démonstrative a disparu, l'introspection se fait plus profonde. Les Scènes de la forêt op. 82 font entrer l'univers des lieder dans sa musique pour piano, tendance qui se confirme avec les Chants de l'aube op. 133, composés en hommage à H?lderlin et dédiés à Bettina von Arnim, et qui préfigurent l'impressionnisme. Introspection et poésie se combinent dans les Variations en mi bémol (? Variations des esprits ?) qu'il composa avant d'être interné à Endenich.

Il faut mentionner spécialement l'Album pour la jeunesse op. 68 et les Trois sonates pour la jeunesse op. 118 qui, outre leurs qualités pédagogiques (recherche d'une progression dans la gradation des difficultés, mélodies attractives), montrent un Schumann attaché à la poésie de l'univers de l'enfance.

Ici aussi, Schumann reprend le flambeau de Schubert. Alors que celui-ci visait à re-créer les poèmes de fa?on musicale, ce qui se traduisait par l'importance de la forme et la simplicité de l'accompagnement, Schumann vise plut?t à la traduction des sentiments, des réflexions. Ici aussi il libère la forme et confère un r?le nouveau au piano qui, de simple accompagnateur, introduit le chant, dialogue avec la voix et conclut. Certains de ses lieder, comme Der Nussbaum op. 25 no 3 ou Mondnacht op. 39 no 5 sont l'archétype du lied romantique d'atmosphère. De Schubert il reprend également l'agencement des lieder en cycles, comme L'Amour et la vie d'une femme ou Les Amours du poète, et il développe le concept de recueils de lieder d'un seul poète, les Liederkreise qui n'ont pas le parcours discursif des cycles, mais décrivent l'univers d'un poète en mettant en correspondance ses diverses facettes, dans une architecture semblable à celle de ses recueils de pièces pour piano.

Après l'explosion de 1840, la composition de lieder se raréfie. Une seconde période commence en 1849, année Goethe qui voit entre autres la composition de lieder tirés de Wilhelm Meister op. 98a. L'atmosphère des lieder de cette période s'assombrit souvent, comme dans les lieder sur des textes de Lenau op. 90 (auxquels il adjoint un Requiem sur un texte vieux-catholique car il avait cru prématurément au décès du poète), ou ceux sur des textes d'Elisabeth Kuhlmann op. 104. La ligne mélodique se fait plus dépouillée, le piano plus suggestif. L'aboutissement de cette tendance est réalisé avec les cinq lieder sur des poèmes de Marie Stuart op. 135, composés en 1852.

Comme dans ses pièces pour piano, Schumann s'intéresse aussi à l'univers de l'enfance avec l'Album de chants pour la jeunesse op. 79, de 1849. Cet album regroupe des poésies simples – dont certaines de Hoffmann von Fallersleben — dans une mise en musique qui unit la simplicité, la na?veté (voulue) et aussi l'humour.

Les principaux poètes mis en musique par Schumann sont :

Musique symphonique

[modifier | modifier le code]

La musique symphonique de Schumann se con?oit sur l'arrière-plan des symphonies de Beethoven qui à l'époque représentaient un sommet et aussi une impasse en partie puisque Beethoven lui-même avait introduit des solistes et un ch?ur dans le finale de sa Neuvième Symphonie. La découverte de la Grande symphonie en ut majeur de Schubert ouvrit de nouvelles perspectives, combinant au respect de la structure formelle une progression ? romanesque ? de mouvement en mouvement, mouvements liés entre eux par des relations thématiques et narratives. Autre élément typique, l'appel de cor initial, véritable devise qui influencera le début des symphonies no 1 et 3.

Schumann continuera sur cette voie, en associant la diversité de plusieurs mouvements, le lyrisme des thèmes et la progression épique du discours. Déjà établis dans la Symphonie no 1, ces principes sont variés dans la Symphonie no 3 ? Rhénane ?, dont le programme sous-jacent fait penser à la Symphonie ? Pastorale ? de Beethoven, et la Symphonie no 4 dont les mouvements s'encha?nent attaca. L’Ouverture, scherzo et finale, que Schumann initialement voulait appeler Symphonette, est par nature plus disparate. C'est aussi le cas de la Symphonie no 2, qui compense une architecture moins unifiée par la puissance de ses thèmes.

Ces symphonies, dont le succès se répandit très vite, encouragèrent les travaux de Brahms mais aussi de Tcha?kovsky, Saint-Sa?ns et Vincent d'Indy.

L'orchestration a souvent été critiquée par la suite et Gustav Mahler ira même jusqu'à les réorchestrer, sans succès durable. De fait, Schumann comptait sur un orchestre relativement peu volumineux (une cinquantaine de musiciens) et le contrepoint des bois et des cuivres se fondait dans la tessiture centrale des cordes pour donner un son puissant. Avec un orchestre de cent musiciens, les cordes ont tendance à noyer le contrepoint des instruments à vent. Les enregistrements sous la direction de John Eliot Gardiner et de David Zinman, réalisés avec des orchestres dont les effectifs sont ceux que Schumann avait en vue, ont effectivement un relief particulier.

Ce qui fait défaut est plut?t le sens de la couleur instrumentale (qui sera porté à des sommets à la même époque par Hector Berlioz), de l'association indélébile d'un thème et d'un instrument comme le cor de l'appel initial ou la clarinette du thème de l'Andante dans la Grande symphonie en ut majeur de Schubert. D'autant plus remarquable est l'utilisation du basson dans le mouvement lent de la Symphonie no 2.

Musique de chambre

[modifier | modifier le code]

Pour ses Quatuors à cordes, Schumann ne prend pas appui sur les derniers quatuors de Beethoven, mais sur ses quatuors intermédiaires, ainsi que sur ceux de Haydn et Mendelssohn. Les deux premiers sont de structure classique, avec, dans la forme sonate, l'introduction d'éléments de développement dans l'exposition et une réexposition abrégée. Leur fait toutefois défaut l'originalité dont Schumann fait preuve dans sa musique pour piano. Elle se retrouve dans le troisième, tout empreint de l'esprit de la variation, y compris dans le scherzo qui prend une nouvelle dimension.

Sa musique de chambre avec piano (qu'il compose chronologiquement dans l'ordre quintette-quatuor-trios-duos) se caractérise par la variété des rapports entre le piano et les cordes. Ici aussi le point de départ est Beethoven, mais surtout Schubert (il écrit de remarquables articles sur les trios de ce dernier dans la Neue Zeitschrift für Musik). L'influence du Trio en mi-bémol D. 929 est sensible dans le Quintette pour piano et cordes, en mi bémol lui aussi, tout particulièrement dans le mouvement lent. Les deux premiers trios de Schumann ont paradoxalement une texture instrumentale plus serrée, quasi-orchestrale, qui laisse peu de place au développement mélodique et donc utilisent des motifs brefs agencés avec ingéniosité. La texture s'allège pour le troisième trio op. 110 où on retrouve un langage presque schubertien. à la diversité de ton des premières ?uvres Schumann substitue graduellement plus de concentration, pour arriver dans ses Sonates pour piano et violon (no 1 et no 2) à une utilisation kaléidoscopique de quelques motifs obsessionnels.

à c?té des ?uvres de musique de chambre à la structure classique, Schumann composa nombre d’?uvres de forme libre (Fantasiestücke, M?rchenbilder etc.) où le piano est associé au cor, à la clarinette, au hautbois, au violoncelle, à l'alto… Ici aussi il brise le schéma formel en faveur du lyrisme et d'une conception poétique de l’?uvre. L'attirance vers les cordes graves que l'on remarque déjà dans sa musique ? formelle ? s'exprime pleinement ici.

Musique concertante

[modifier | modifier le code]

Comme pour la musique de chambre, on retrouve deux volets : les concertos formels (pour piano, violoncelle et violon) et les ?uvres concertantes de forme libre.

Le Concerto pour piano en la mineur op. 54, s'est imposé comme un des grands concertos du répertoire. Il s'inscrit dans la lignée des concertos de Beethoven et de leur conception symphonique. L'orchestration est plus aérée que celle des symphonies, avec une attention particulière portée aux bois. Le premier mouvement, con?u au départ comme une fantaisie, est d'une forme sonate très libre avec un riche travail thématique et inclut une cadence virtuose pour le soliste. La variété du dialogue entre le piano et l'orchestre se poursuit dans les deux mouvements suivants qui, bien que composés quatre ans plus tard, n'offrent pas de rupture avec le premier. Le lyrisme des thèmes et la dimension symphonique auront des prolongements dans les concertos de Brahms, le plan général et de nombreux détails inspireront le concerto d'Edvard Grieg.

Le Concerto pour violoncelle op. 129, en la mineur lui aussi, date d'. Contrairement au concerto pour piano il fut composé en un temps très court, et n'eut pas d'exécution publique du vivant du compositeur. C'est le premier grand concerto pour violoncelle après ceux de Haydn, et il ouvre la voie à celui de Dvo?ák, qui reprendra l'idée d'une cadence dans le troisième mouvement. La conception symphonique du concerto pour piano est reprise en ce qui concerne les rapports du soliste et de l'orchestre, mais on retrouve aussi la qualité de la musique de chambre avec violoncelle de Schumann, où les qualités mélodiques de l'instrument sont particulièrement mises en évidence. Une version pour violon, où la partie de soliste a été arrangée par Schumann pour Joachim, a été retrouvée et publiée en 1987. En dépit de débuts difficiles, le concerto pour violoncelle a lui aussi trouvé une place définitive au répertoire.

Ce n'est pas encore le cas du Concerto pour violon, composé en 1853 pour Joseph Joachim. L'enthousiasme initial de Joachim pour l'?uvre se rafra?chit rapidement ; Clara et lui décidèrent de ne pas le publier, sous prétexte qu'il portait la marque du déclin mental du compositeur. En fait Joachim a d? être dissuadé par l'absence de cadence et une partie soliste qui, située le plus souvent dans les registres médian et grave, offre peu d'occasions de briller tout en étant d'une grande difficulté, tandis que pour Clara le finale aux accents de polonaise ne cadrait pas avec la légende tragique qu'elle propageait. Le soliste et l'orchestre, opposés dans le premier mouvement, se rapprochent progressivement. Au travail thématique proprement dit, Schumann substitue des variations harmoniques. La complexité de l'écriture culmine dans le finale, qui exploite le thème de polonaise dans une structure qui combine forme sonate et rondo avec des rappels thématiques des mouvements précédents. Dans cette ?uvre Schumann annonce l'expressionnisme. Pour la création en 1937, la partie soliste avait été révisée — anonymement — par Paul Hindemith. En 1988, Thomas Zehetmair l'a enregistré dans une stricte fidélité au manuscrit. Depuis, divers solistes s'y sont intéressés, entre autres Gidon Kremer et Renaud Capu?on.

?uvres dramatiques

[modifier | modifier le code]

Schumann n'a composé qu'un opéra, Genoveva, d'après une légende médiévale déjà adaptée sous forme dramatique par Ludwig Tieck et Friedrich Hebbel. Il en écrivit lui-même le livret et composa la musique entre et . La première eut lieu le à Leipzig sous la direction du compositeur. L'?uvre ne connut qu'un succès d'estime et, malgré quelques reprises ponctuelles (dont celle de 2008 à l'Opéra de Zurich sous la direction de Nikolaus Harnoncourt) n'a pas réussi à s'établir au répertoire. L'intrigue se base sur la légende de Geneviève de Brabant. Schumann en a ?té les ressorts dramatiques (l'enfant, les domestiques attendris, les années de survie de Geneviève, la rencontre ? miraculeuse ?, la condamnation de Golo…), et leur a substitué un merveilleux médiéval douceatre et une magie noire qui est loin d'avoir la force de celle du Freischütz de Weber. La musique est plut?t statique et l'ouverture est dépourvue de la tension qui caractérise les meilleures ouvertures de Schumann.

C'est libérée de la contrainte de la scène que la musique dramatique de Schumann est la plus convaincante. L'oratorio Le Paradis et la Péri op.50 transpose à l'orchestre et aux ch?urs la fluidité de ses ?uvres pour piano, alors que les parties solistes rappellent l'écriture de ses lieder. Le thème qui combine un exotisme à la mode de l'époque et une religiosité na?ve fait toutefois obstacle à un dialogue entre le compositeur et l'auditeur qui ne peut s'établir comme cela pouvait être le cas dans l'inachevé Lazarus de Schubert. Cette ?uvre eut toutefois un grand succès au XIXe siècle.

Dans le même genre, avec un texte tout aussi désuet aujourd'hui, Le Pèlerinage de la rose op. 112, eut un succès à peine moindre, en dépit d'une écriture moins originale.

L'ouverture de Manfred op. 115 est, elle, une des ?uvres orchestrales les plus jouées de Schumann, et se situe au même niveau de dramatisme que les grandes ouvertures de Beethoven ou de Weber. Le mélodrame lui-même, sur un texte de Lord Byron, souffre des problèmes du genre, mais la musique retrouve le ton des grandes ballades.

Les Scènes de Faust WoO3 ne furent ni éditées ni jouées en totalité du vivant du compositeur. Composées à Dresde et destinées initialement aux célébrations du centenaire de Goethe en 1849, l'ouverture leur fut adjointe à Düsseldorf. Elles montrent l'évolution de Schumann de l'oratorio encore mendelssohnien du Paradis et la Péri vers les grandes partitions pour solistes, ch?ur et orchestre de la fin du siècle (Mahler, mais aussi Pfitzner voire Sch?nberg).

En 1947, Clarence Brown tourne Passion immortelle. Peter Schamoni a réalisé en 1983, Frühlingssinfonie (? La Symphonie du printemps ?), biographie romancée relatant la relation du compositeur avec Clara de leur rencontre jusqu'à leur mariage, avec Nastassja Kinski et Herbert Gr?nemeyer. Les biographes et historiens insistent sur la romantisation faite par Peter Schamoni.

Un autre film est celui d'Helma Sanders-Brahms, intitulé Clara, sorti en 2008, basé sur l'anecdote qui en dit long sur la société et la place des femmes à l'époque. Clara dirige la 3e symphonie (Die Rheinische) à Düsseldorf devant un orchestre misogyne. Le compositeur est alité, car malade. Clara le sonde et prend la baguette. Elle subit alors une grève de la part des musiciens, en raison de sa condition féminine. Mais l’?uvre est tout de même jouée[42].

Des enregistrements faits avec des instruments de l'époque de Schumann

[modifier | modifier le code]
  • J?rg Demus. Robert Schumann, Clara Schumann. Schumann's Clavier. Pianoforte Conrad Graf de 1839
  • Alexander Melnikov. Robert Schumann. Piano Concerto. Pianoforte Erard de 1837, Streicher 1847
  • Penelope Crawford. Robert Schumann. Kinderszenen Op.15 - Abegg Variations Op.1. Pianoforte Conrad Graf de 1835

L'astéro?de (4003) Schumann, découvert en 1964, est nommé en son honneur[43].

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Bases de données et dictionnaires

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Boucourechliev 1963, p. 10.
  2. Boucourechliev 1963, p. 18.
  3. Boucourechliev 1963, p. 19.
  4. Boucourechliev 1963, p. 21.
  5. Geck 2010, p. 41.
  6. (de) Bertold Litzmann, Clara Schumann : Ein Künstlerleben. Nach Tagebüchern und Briefen, Band I, Leipzig, 1902, p. 21
  7. (en) Siegfried Kross (éd.), Briefe und Notizen Roberts und Clara Schumanns, Bonn, 1982, p. 28
  8. (de) Robert Schumann, Tagebücher, Band I, Bale et Francfort, 1971, p. 386
  9. (de) Jugendbriefe von Robert Schumann. Nach den Originalen mitgetheilt von Clara Schumann, Leipzig, 1885, p. 188 et suiv.
  10. Geck 2010, p. 50.
  11. Notes du Dr Richarz, citées par Rauchfleisch 2004, p. 160.
  12. Robert Schumann, Tagebücher. op. cit. p. 330.
  13. Weissweiler 1991, p. 72.
  14. Geck 2010, p. 126.
  15. Geck 2010, p. 170.
  16. Weissweiler 1991, p. 174.
  17. Rauchfleisch 2004, p. 105.
  18. Geck 2010, p. 218.
  19. Robert Schumann, Tagebücher, Band III, Bale et Francfort, 1982, Teil 2 p. 449
  20. Faust : scènes du poème de Goethe ?, sur Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le )
  21. Schumann Handbuch, Stuttgart, 2006, p. 393
  22. Eugenie Schumann, Claras Kinder, Berlin, 1999, postface de Eva Weissweiler, p. 346
  23. Eugenie Schumann, Claras Kinder, op. cit., postface p. 322
  24. Robert Schumann, Eine Biographie, Dresden, 1858 (plusieurs éditions ultérieures)
  25. Jugendbriefe von Robert Schumann. Nach den Originalen mitgetheilt von Clara Schumann, Leipzig, 1885
  26. Liste des compositions de Schumann à Düsseldorf
  27. Plusieurs éditions, dont la plus récente : Robert Schumann in seinen Schriften und Briefen, Wilhelmshaven 2003.
  28. Fred K. Prieberg, Handbuch Deutsche Musiker 1933–1945, CD-Rom-Lexikon, Kiel 2004, p. 582.
  29. Robert Schumann, Tagebücher, Band I-III, Bale et Francfort, 1987
  30. Schumann Briefedition, K?ln, 1984
  31. Clara et Robert Schumann, Briefwechsel. Kritische Gesamtausgabe, Band I-III, Bale et Francfort, 2001
  32. W. J?nisch et G. Neuhaus, Der Obduktionsbefund der Leiche des Komponisten Robert Schumann ? dans Zentralbl. allg. Pathol. pathol. Anat. #132, p. 129-136
  33. (de) Schumann Forschungen: Robert Schumann in Endenich (1854-1856), Mainz, 2006
  34. Rauchfleisch 2004, p. 50.
  35. Thèse soutenue dans Robert Schumann, 13 Tage bis Endenich, K?ln 2006
  36. Uwe H. Peters a publié un résumé de ses recherches dans le Deutsches ?rzteblatt
  37. cité par Rauchfleisch 2004, p. 154.
  38. Rauchfleisch 2004, p. 170.
  39. (de) Gefangen im Irrenhaus – Robert Schumann. K?ln 2010
  40. Litzmann. Clara Schumann - Johannes Brahms. Letter of 2 February 1868.
  41. Walter Frisch, Kevin C. Karnes. Brahms and his World. Princeton University Press, 2009. (ISBN 1400833620) p.78
  42. AlloCine, ? Clara ? (consulté le )
  43. (en) ? (4003) Schumann ?, dans Dictionary of Minor Planet Names, Springer, (ISBN 978-3-540-29925-7, DOI 10.1007/978-3-540-29925-7_3988, lire en ligne), p. 341–341
  44. Das Buch ist der NS-Ideologie verpflichtet, philologisch unzuverl?ssig und nur mit kritischer Einstellung brauchbar. Quellen wurden teilweise verstümmelt und verf?lscht angeführt. Siehe dazu Gerd Nauhaus: Tendenzen der Schumann-Forschung. Abgerufen am 8. Mai 2019.
春天的雨像什么 知行合一什么意思 鸟加一笔是什么字 三围是什么 潘氏试验阳性说明什么
笑哭表情什么意思 吃什么食物可以降低胆固醇 多少年婚姻是什么婚 早餐吃什么最减肥瘦身 缎面是什么面料
迷走神经是什么 贺涵为什么会爱上罗子君 田七配什么煲汤最好 什么叫幸福 吃莲子有什么好处
欠缺是什么意思 什么是gay 为什么会黄体功能不足 电解质是什么检查项目 一饿就胃疼什么原因
什么什么发光hcv8jop4ns9r.cn 气血不通吃什么药hcv8jop2ns9r.cn 什么人不能吃阿胶naasee.com 什么蔬菜是温性的adwl56.com 孩子说话晚是什么原因hcv9jop8ns2r.cn
ck属于什么档次的品牌hcv8jop6ns1r.cn 黄鼠狼的天敌是什么动物wuhaiwuya.com 八月十六号是什么星座hcv9jop6ns1r.cn 父亲节做什么手工hcv8jop9ns4r.cn 眉毛稀少是什么原因hcv8jop5ns1r.cn
月经不规律是什么原因hcv7jop7ns2r.cn 零四年属什么sscsqa.com 塑料水杯什么材质好hcv8jop3ns8r.cn 传染性单核细胞增多症是什么病hcv8jop1ns2r.cn 排卵试纸两条杠是什么意思hcv9jop4ns9r.cn
5.13是什么星座zsyouku.com 鱿鱼和什么炒好吃hcv8jop3ns5r.cn 消化不良吃什么药最好hcv8jop4ns8r.cn 钰字五行属什么hcv8jop5ns2r.cn 松花粉有什么功效hcv8jop7ns1r.cn
百度